Le bâti ancien
Des origines
à nos jours
Depuis l'origine de l'humanité, le bâti traditionnel des populations sédentarisées était constitué des matériaux disponibles à proximité, souvent mis en œuvre par les communautés elles-mêmes appelées à en faire usage. Particulièrement en France, il en résulte une grande diversité de bâtis, de conceptions, de procèdes constructifs, de formes, d'aspects et d'usages qui, tout en racontant l'histoire, constituent le cadre de nos vies et participent largement à la beauté et au charme de nos paysages.
Nous savons que les bâtiments anciens possèdent des acquis d'origine qui les font vivre en harmonie avec leur environnement proche.
Les bâtiments anciens ont des particularités constructives et un comportement physique très différent des bâtiments modernes. Les parois anciennes ont en général une bonne inertie thermique et sont composées de matériaux -tirés du sol- perméables à la vapeur d’eau. Ces caractéristiques nécessitent la mise en œuvre de dispositifs spécifiques et de matériaux compatibles afin de préserver les qualités d’origine du bâti et d’éviter des risques de pathologie.
Toute intervention, toute isolation sans réflexion préalable et utilisant les techniques et matériaux modernes sur le bâti ancien a pour conséquence immédiate de lui faire perdre ses qualités naturelles de respiration, et le bien être des habitants et la longévité du bâti sont compromis.
Une opération de réhabilitation d’un bâti ancien nécessite une approche globale et est considérée comme « responsable » dès lors qu’elle intègre bien les dimensions patrimoniales, techniques, énergétiques et environnementales du bâtiment. La restauration et la préservation de bâtis anciens est de surcroit un levier essentiel pour atteindre les objectifs de sobriété énergétique, de préservation des ressources, et de lutte contre l’étalement urbain.
La matière
La chaux naturelle
Avant la révolution industrielle, la chaux était le principal liant de la construction, servant à hourder les maçonneries et à dresser les parements.
Ses différentes variétés, des chaux grasses aux chaux hydrauliques, étaient utilisées selon les roches extraites.
Obtenu par calcination à 900°C et extinction contrôlée, le produit final, la chaux éteinte en poudre, était essentielle en construction pour sa solidité et sa polyvalence.
Qu'elle soit aérienne ou hydraulique, la chaux présente des qualités uniques :
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Durabilité;
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Perméabilité à la vapeur d'eau;
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Imperméabilité aux eaux de ruissellement;
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Convivialité avec d'autres matériaux;
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Propriétés antibactériennes;
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Souplesse d'utilisation.
La paille
Dans la construction, la paille de blé est majoritairement la plus utilisée, c'est l'isolant ayant la plus faible empreinte écologique.
Naturellement isolante, compactée en botte, elle offre une isolation efficace et économique.
Confortable, elle conserve parfaitement la chaleur en hiver et la fraicheur en été dans toutes vos pièces.
Naturellement résistante, et si installée dans les règles de l'art, elle ne craint ni le feu, ni l'humidité, ni les rongeurs ou les insectes.
Durable, elle traverse le temps avec des bâtiments centenaires comme la maison « Feuillette » de 1920 à Montargis (45).
Le bois d'œuvre
Les bois d'œuvre habituellement employés autrefois étaient le chêne et le châtaigner.
On avait recours parfois et suivant les régions au cyprès et du bois plus tendre comme le peuplier.
Les pièces de charpente, les poutres de plancher et autres linteaux étaient directement prélevés proche du lieu de construction dans un tronc d'arbre que l'on écorçait et équarrissait à la hache ou l'herminette afin de lui donner la section désirée.
Aujourd'hui, le bois d'œuvre utilisé est majoritairement du sapin (autrefois ignoré pour des qualités moindres) et le pin Douglas qui a des propriétés intéressantes avec une production locale.
Le chanvre
Le chanvre est une plante annuelle cultivée depuis plus de 2000 ans pour ses propriétés médicinales.
Nécessitant peu de ressources pour sa culture, cette plante rustique donne deux types de fibres, une longue destinée aux tissus, papiers et isolants (panneaux/rouleaux) et une courte "la chènevotte" qui est la partie ligneuse de la plante utilisée comme isolant en vrac ou dans la composition des enduits de correction thermique et béton allégé depuis les années 1990.
La chènevotte a de multiples usages et peut être utilisée :
au sol
au plafond
pour la réalisation des mortiers, bétons de chanvre et enduits de correction thermique.
Grace à sa structure particulière, la chènevotte associée à de la chaux naturelle apporte en plus de ses qualités de correction thermique des parois, une régulation hydro-thermique très efficace, une correction acoustique perceptible et créer une ambiance intérieure très chaleureuse.
La pierre
Le plus beau des matériaux de construction de nos bâtis est incontestablement la pierre et notamment la pierre calcaire, à l'aspect grossier.
Plus fine et plus tendre, la pierre de taille permet la réalisation de moulures et sculptures de toutes sortes.
Accessible dans chaque région, la diversité des pierres présentes a permis l'identification patrimoniale des territoires à laquelle s'ajoute des techniques constructives très particulières et variées suivant les lieux.
Le sable
Les sables employés pour la réalisation des enduits traditionnels sont des sables locaux (Mornas, Vaugines, Mazan etc...) choisis et associés pour obtenir les teintes désirées.
La terre
La terre a été, est et restera l'un des principaux matériaux employés par l'homme pour construire son habitat et façonner son environnement.
L'architecture de terre est l'une des plus puissantes expressions de la capacité humaine à créer des environnements bâtis à partir de ressources locales.
Fondamentale, essentielle aux humains dans sa forme naturelle et par les transformations auxquelles elle se prête pour les héberger, les nourrir, les soigner, les abriter, leur permettre de vivre.
Aujourd'hui, ce matériau abrite sous ses formes multiples près d'un tiers de l'humanité. En France partout où sa composition s'y prête la terre n'a guère cessé d'être employée, toutes nos régions en conservent une histoire, une trace.
On estime à 1 million de logements l'habitat Français en terre crue soit 15% du patrimoine bâti auquel l'on pourrait rajouter le bâti en pierre hourdée à la terre, ce qui augmenterais considérablement le pourcentage.
Les isolants biosourcés
Un isolant est un matériau de conception technique spécifiquement conçu pour limiter le passage des calories, certains isolants et particulièrement les isolants biosourcés ont d'autres caractéristiques thermiques qui améliorent considérablement le confort thermique et l'efficacité énergétique du bâti.
Lin, chanvre, laine et fibre de bois, liège, ouate de cellulose et autres... sont des isolants qui ont une faible empreinte écologique, qui sont durables et sains pour l'habitat et ses habitants, et qui participent à réduire considérablement les besoins énergétiques.